Les Caryatides se sont données pour mission de protéger la vie des enfants.
Blanche de Castille
Le
4 mars 1188 naissait Blanche de Castille, l'occasion de se
remémorer cette grande femme. Née
à Palencia en Espagne, Blanche est la 3ème fille du roi de Castille
Alphonse VIII et par sa mère, petite fille d'Henri III
d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine.
Elle est élevée dans cette Castille directement en contact avec les musulmans toujours implantés en Espagne. La Foi chrétienne est primordiale pour ce peuple, c'est ce qui les différencie de leurs voisins musulmans, toujours considérés comme des occupants après plus de 450 ans de présence sur la péninsule ibérique. C'est à cette situation politique et religieuse que Blanche doit sans doute sa grande religiosité, qu'elle transmettra à ses enfants.
La Reine
Blanche est mariée à l'âge de 12 ans au futur Louis VIII de France à la suite du traité du Goulet signé le 22 mai 1200 entre son oncle Jean sans Terre et le roi Philippe Auguste. Elle ne reverra plus jamais sa Castille natale
Le
mariage est célébré le 23 mai 1200 à Port Mort sur les terres
normandes du roi d'Angleterre, le royaume de France ayant été
frappé d'Interdit par le pape Innocent III à cause des démêlés
matrimoniaux du roi Philippe Auguste. Le mariage du prince héritier
de la couronne de France se passa donc sans faste, dans une petite
église en terre étrangère. Blanche de Castille apporte en dot une
grande partie du Berry. Elle
se révéla vite une courageuse épouse et soutint activement son
mari lorsque celui-ci tenta, vainement, de s'établir en Angleterre
(1216). Elle sera sacrée reine de France à Reims en même temps que
son époux le 6 août 1223.
La
vieille reine Aliénor d'Aquitaine va s'éteindre alors que
commence le naufrage de l'empire Plantagenêt qu'elle a mis tant
d'énergie à défendre.
Dans
le sud de la France, l'assassinat du légat du pape met le feu aux
poudres et marque le début de la sanglante croisade contre les
Albigeois. Jean sans terre en profite pour se coaliser avec le comte
félon des Flandres.
La monarchie capétienne a rarement été aussi menacée qu'au
moment où Blanche met au monde son second fils, que l'histoire
connait sous le nom de Saint Louis.
Après
la victoire de Bouvines en 1214, Jean sans terre, complètement
discrédité, est balayé par une révolte généralisée de ses
barons qui en ont assez de ses excès et ses erreurs. Les barons
réclament l'aide de la France. Philippe Auguste refuse
d'intervenir, mais « n'empêche pas » son fils de
partir avec un corps expéditionnaire. Les barons anglais offrent
alors la couronne d'Angleterre au prince Louis. Malheureusement, le
roi Jean meurt prématurément et les barons anglais se rallient à
son fils, Henri III (encore enfant). Le prince Louis doit négocier
et payer son départ précipité !
La Régente
A la mort de Louis VIII en novembre 1226, son fils, Louis IX n'a que 12 ans. Blanche devint régente du royaume de 1226 à 1236. Se conformant aux dernières volontés du défunt roi qui a su apprécier son énergie et son dévouement, elle reprend donc le gouvernement du royaume jusqu'à la majorité de son fils qu'elle fait sacrer roi sans délai à Reims, faisant preuve d'une grande habileté. La plupart des grands vassaux de la couronne assistèrent à la cérémonie.
La
régence de Blanche de Castille fut exercée avec un talent certain,
dans des conditions difficiles. Les grands féodaux de France
n'attendent qu'un signe de faiblesse du pouvoir royal pour
relever la tête et tenter de s'affranchir de ce pouvoir qui n'a
cessé de progresser à leur détriment pendant les décennies
précédentes. Le début de la régence de Blanche est donc très
difficile car il lui faut lutter à plusieurs reprises contre les
grands féodaux soutenus par le roi d'Angleterre.
Henri III débarque même à Saint-Malo le 3 mai 1230, pour tenter de reconquérir son héritage. Mais Blanche en vint à bout et en octobre de la même année, Henri III dut regagner l'Angleterre.
La situation dans le Nord de la France étant stabilisée, Blanche de Castille contraint le comte de Toulouse en 1229 à signer le traité de Meaux, mettant fin à la partie politique de la croisade contre les Albigeois au bénéfice du pouvoir royal : le comte cède à la couronne la partie orientale du Languedoc (Beaucaire, Nîmes, Béziers, Carcassonne) et marie sa fille unique et héritière au frère de St Louis, Alphonse de Poitiers, en stipulant que si ce dernier n'a pas d'enfants (ce qui se passa), le reste du Languedoc reviendrait au roi. Ces acquisitions permettaient déjà d'installer, et pour la première fois, la dynastie capétienne sur la Méditerranée.
Ainsi la régence, contrairement à celles que connut la France dans les siècles postérieurs, contribua à fortifier la couronne au lieu de l'affaiblir.
La Mère
Très pieuse, Blanche de Castille veille sur l'éducation de ses enfants et tout particulièrement sur celle du futur Louis IX de France ; en effet, elle aurait affirmé à son fils qu'elle préférait le voir mort que souillé d'un péché mortel.
Quelle
que soit notre vision moderne sur l'éducation de St Louis par
Blanche de Castille, elle fut considérée par la suite comme un
idéal de formation morale et politique d'un roi longtemps vénéré
par une mère reconnue comme droite et exemplaire.
En 1234, elle négocie le mariage du jeune roi avec Marguerite de Provence, fille de Raymond Béranger V de Provence, afin d'étendre l'influence française dans la vallée du Rhône.
Cette alliance fut renforcée en 1246 par l'union de son plus jeune fils, Charles Ier d'Anjou, avec Béatrice de Provence, héritière du comté.
*
Très autoritaire, Blanche de Castille donna à St Louis une stricte éducation chrétienne et elle conserva toujours une influence politique et un grand ascendant sur le roi. Ce dernier ne gouverna seul qu'à partir de 1244. Lorsqu'il partit pour la 7ème croisade, Blanche reprit de nouveau la régence (1249-1252) et dut faire face à la révolte des Pastoureaux, des bandes de jeunes gens qui avaient pris la croix pour finalement se livrer au pillage sur leur chemin.
Elle s'éteignit le 27 novembre 1252 et fut inhumée en l'abbaye de Maubuisson, laissant à son fils un royaume pacifié.
Eva du Tertre
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